Balade des bagnards – Bédoin – 13 octobre
Pourquoi appeler cette balade ainsi ?
Au bagne le travail des bagnards c’était de casser des cailloux… cette balade se résume ainsi : des cailloux, des cailloux et encore des cailloux !
Carte et vue aérienne de la balade :
Profil altimétrique
Résumé de la balade en quelques chiffres :
Distance 9,11 km
Durée 3h20 avec les pauses photos,
2h40 de marche effective
Dénivelé positif 434m
Départ depuis la D974 altitude 1600m entre le Mont-Ventoux et le chalet Reynard sur la route de Bédoin et Sault.
Itinéraire : Les Herboux, le chemin des Crêtes, le col des Tempêtes, le Vendran, la chapelle Sainte Croix, la glacière, le clapier de l’ermite, le jas des Pèlerins et retour par le chemin buissonnier.
En route :
Il est 8h30 le soleil se lève, 6°C, fort Mistral, pour la première fois de la saison je pars avec la doudoune, je remonte vers le chemin des crêtes en passant dans les Herboux.
Le soleil est encore bas et projette mon ombre sur les cailloux et sur la maigre végétation à cette altitude.
En prenant cette photo je me dis : "…n’ai pas peur petit homme, marche en paix, le soleil, le Ventoux et les loups veillent sur toi, même un vendredi 13…"
Arrivée au chemin des crêtes, mon ombre est encore très allongée, je me sens très grand !
Les Herboux
Depuis la crête le panorama au nord du Ventoux se révèle, voici la montagne de la Banne
Nous sommes en automne, les feuillus changent de couleur, les résineux sont toujours verts, la "frontière" est bien visible
Arrivée au col des Tempêtes, je longe la D974 jusqu’au Vendran. Le "Vendran" est la célèbre auberge au sommet du Ventoux le nom propre de Vendran, son créateur et devenu un nom commun sur le Ventoux. Le parking est vide, c’est rare !
Direction la chapelle sainte Croix en contre bas
Tous les ans, le 23 juin est allumé un énorme feu de la saint Jean qui est visible sur tout le Vaucluse (enfin c’est ce que l’on raconte !)
Direction la Glacière ! Quesque qu’une glacière ? Je donne la parole à Emile Bernard berger du Ventoux
"…dans l’ancien temps, on faisait des glacières dans le Ventoux. … Voici comment ils procédaient : ils faisaient de grands trous au bord des vallons. Pendant l’hiver, ils remplissaient le trou de neige, qu'ils tassaient au fur et à mesure. Quand le trou était plein, ils le recouvraient avec des feuilles de fayard bien mouillées, puis avec du buis, enfin avec des branches bien calées avec des pierres. … Pendant l’été, ils allaient chercher des blocs de glace qu'ils transportaient à Avignon, Nîmes jusqu'à Montpellier. Ils ne marchaient que la nuit à cause de la chaleur… "
"… la plus haute en altitude, presqu’au sommet est dans le vallon du Grand Clos, en dessous de la nouvelle chapelle…"
Extraits de : "Ma vie de Berger du Ventoux" Emile BERNARD
Me voilà parti sur la trace de la glacière. J’ai préparé ma balade sur les cartes, sur des photos aériennes et sur le net.
Deux carrés bien visibles ont attiré mon attention.
J’ai décidé d’aller voir
En arrivant sur place je retrouve les carrés
Déception ! Ce ne sont que 2 anciens carrés d’observation par l’INRA de l’évolution de la végétation sur le Ventoux
Par contre, en me retournant, contre le talus trois vestiges de glacière, comblés par des pierres
Direction le Clapier de l’Ermite ! Qu’est-ce qu’un clapier ? C’est un amas de pierre fait par l’homme pour des raisons diverses et variées.
je redonne la parole à Emile Bernard berger du Ventoux
"… il y a un autre clapier beaucoup plus connu, sur le sentier au-dessus du jas des pèlerins vers le sommet, visible depuis le sommet qu’on appelle le clapier de l’ermite. On avait trouvé un ermite (vivant dans le jas) mort, et on l’avait enterré sur place, en guise de mausolée, on avait fait un tas de pierre, et depuis, la coutume a voulu que tous les pèlerins et les touristes montant au sommet pose une pierre… quand je gardais mon troupeau dans ce secteur, toutes les fois que je passais à coté, je mettais une pierre. Peu de personnes en ont mis autant que moi …"
Ce clapier est déjà mentionné sur le cadastre Napoléonien
Et sur les cartes IGN
Aujourd’hui le clapier est bien maigre, certainement au bénéfice des petits cairns tout au long du chemin, ou aux résultats des travaux forestiers.
Quoi qu’il en soit j’ai mis ma pierre.
Je suis maintenant à la lisière de la forêt, à cet endroit les arbres sont tous tordus
J’arrive au jas des Pèlerins, celui-ci je le connais bien j’y suis souvent passé, mais jamais en arrivant par-dessus !
Pour ceux que çà intéresse voici un lien vers ma quête des « jas de Bédoin » à l’automne dernier
http://jmlxpassions.canalblog.com/archives/2016/10/19/34460654.html
Retour à la bagnole, mais une fois n’est pas coutume je ne prends pas la route forestière, ce serai trop facile ! Je prends le sentier en surplomb et je le baptise le sentier buissonnier.
En me retournant après la combe Fiole un dernier coup d’œil au jas des pèlerins.
A bientôt
Au programme de la semaine prochaine, "de Clare" le "massif des cèdres" ou la "combe Ansis"
"Ma vie de Berger du Ventoux" Emile BERNARD